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Création de retenue d’eau : et si c’était le moment ?

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Les sécheresses à répétition de ces dernières années et les prévisions climatiques rappellent douloureusement l’importance de l’eau.

Le stockage hivernal de l’eau pour l’irrigation estivale est une voie d’adaptation à explorer. Longtemps mis en avant par le monde agricole, le stockage de l’eau a dernièrement fait l’objet d’annonces favorables du Premier Ministre. Des aides de la Région ont été récemment mises en place. 

La France n’est pas un pays sec : d’après les chiffres du Ministère de l’écologie sur les 180 milliards de m3 de pluie efficace qui tombent annuellement sur la France, seuls 3 milliards de m3 sont prélevés pour l’agriculture. Il parait donc logique de stocker de l’eau en hiver pour pouvoir en disposer l’été.

Stocker de l’eau : pour quoi faire ?

Lors de la réflexion autour de la création d’une retenue d’eau, il faut s’interroger sur l’objectif du projet. L’autonomie fourragère ou la sécurisation des rendements céréaliers sont généralement les premiers objectifs visés. D’autres opportunités doivent également être étudiées : introduction de nouvelles cultures, allongement des rotations, embauche d’un salarié… La création d’une retenue collective avec un ou plusieurs voisins peut également être envisagée pour réduire les coûts.

Pour les irrigants déjà installés sur des secteurs faisant régulièrement l’objet de restrictions d’irrigation, l’objectif peut également être d’abandonner le prélèvement existant pour sécuriser l’accès à l’eau. On parle alors de retenue de substitution.

Cerner ses besoins

Il est primordial de cerner les besoins en eau de son projet. En moyenne, il faut compter un minimum de 1500 m3/ha pour irriguer du maïs ensilage. Bien évidemment,  les besoins varient selon les situations. Ils s’étalent de 1200 m3/ha en sols plus profonds à plus de 2000 m3/ha en sols très légers. Pour du maïs grain, il faudra augmenter les besoins de 500 m3/ha. Une rapide comparaison entre le volume stockable et les besoins en eau de son projet permet de vérifier sa pertinence.

Choisir un site compatible avec la règlementation

Lors du choix du site, il conviendra autant que possible d’éviter les zones humides et les cours d’eau. L’implantation d’une retenue d’eau sur une zone humide et/ou sur un cours d’eau n’est pas systématiquement interdite par la règlementation, en revanche les procédures d’autorisation sont nettement plus lourdes et bien plus couteuses. De plus l’obtention de l’autorisation finale est loin d’être garantie.

Demander un avis préalable à la DDT

Concrètement, si un exploitant dispose d’un site qu’il juge adapté à un projet de création de retenue d’eau, le premier réflexe est de demander un avis préalable aux services de la DDT. Il est fortement conseillé de contacter la Chambre d’agriculture qui vous aidera à renseigner le document. Cette demande d’avis déclenche généralement une visite sur site de la DDT et/ou de l’AFB (ex-ONEMA). La présence de cours d’eau ou de zone humide sera recherchée. A l’issue de cette première démarche, les services de la DDT vous renseigneront sur la faisabilité juridique du projet et le type de procédure à suivre.

Evaluer et faire évaluer la viabilité économique

La création d’une retenue d’eau est un chantier important qui doit être confié à un professionnel. Son coût est très variable et dépend du volume de terre à bouger mais aussi des spécificités techniques. Pour une retenue classique il faut compter entre 3 et 5€ du m3 stocké. Mais la facture peut grimper en fonction des caractéristiques de la retenue.  A titre d’illustration, si l’étanchéité nécessite la pose d’une géomembrane, le chantier augmentera de 10 à 12€ du m2 de bâche posée.

Le coût du chantier est à mettre en relation avec les bienfaits escomptés pour évaluer la viabilité économique. Attention, le calcul n’est pas simple puisqu’il nécessite de prendre en compte de nombreux paramètres : changement d’assolement, évolution des rendements, changement de stratégie d’alimentation du troupeau… Il est indispensable de se faire accompagner. Les services de la Chambre d’agriculture peuvent vous accompagner dans votre projet.


La Région accompagne les projets de stockage de l’eau

La Région Rhône Alpes a récemment annoncé qu’elle aidera à financer les projets de stockage de l’eau. Selon les projets, le taux de financement peut atteindre 40% ou plus dans certaines situations (JA, bio, zone de montagne). Des dossiers sont à déposer fin janvier 2019. Une seconde date de dépôt des dossiers est fixée en juillet 2019. Les services de la Chambre d’agriculture se tiennent à votre disposition pour plus de renseignements.